samedi 29 janvier 2011

烏來 - Wulai

J'ai lu dans "Aborigènes de Taiwan" que Wulai 烏來 (parfois écrit Ulay) était une région importante dans la culture Atayal (en chinois, Taiya zu 泰雅族). La tribu Atayal est très célèbre pour ses techniques de tissage. De plus, j'ai relevé des adresses d'ateliers de tissage, trouvées dans un guide élaboré par la communauté atayal de Wulai.  J'ai alors cru bon d'y faire un tour, dans l'espoir de trouver de beaux tissus.

Wulai se trouve dans les montagnes au sud de Taipei. Il est facile d'y accéder. Le bus 1601 relie la station de métro Xindian (新店 ligne verte) de Taipei au village. La route est cahoteuse, mais peu importe,  le chauffeur fonce ; il est habitué...
Nous descendons au terminus. C'est un paysage plutôt gris et sans vie qui nous accueille. J'ai un mauvais pressentiment. Bref, nous marchons en direction de la rue principale, à la recherche d'un hôtel pour poser notre valise. Le village s'est transformé en station thermale pour les gens de Taipei. En fait, le nom de l'endroit vient de l'atayal kirofu ulai, ce qui peut se traduire par "chaud et empoisonné" (Gloups !) ; cela, vous vous en doutez peut-être, désigne l'eau chaude et non-potable qui circule sous le sol.


La rue principale est donc remplie d'hôtels, de restaurants et de boutiques, qui vendent le plus souvent de quoi manger (genre bonbons, œufs, thé) et parfois de "l'artisanat aborigène". Je commence à réellement penser que je ne trouverai pas ce que je recherche ici. Le lieu touristique par excellence. Et pas de trace des aborigènes de la région ; en fait, ils se tiennent à l'écart de tout ça, un peu plus dans les hauteurs. C'est ce que j'ai cru comprendre en observant tout ce petit monde. Je discute avec une jeune vendeuse de la seule boutique d'artisanat ouverte : elle vient de Hualien et me dit que la patronne reviendra le soir. Nous continuons donc notre petit tour avant de prendre un bain chaud à l'hôtel. Aujourd'hui, à Wulai, il y a du crachin et il fait froid, alors ça fait du bien. Le soir, nous achetons une brochette et une saucisse aux herbes (une épice traditionelle des aborigènes, le magao 馬告) à une jeune femme (Vietnamienne !!!!) et nous retournons à la boutique d'artisanat. Personne. Soupir...

Programme du lendemain : la cascade de Wulai (wulai pubu 烏來瀑布) et d'éventuels ateliers de tissage.
Le petit-déjeuner englouti, nous marchons en direction de la cascade. Le temps est le même que la veille, pluvieux et froid, alors nous sommes seuls. Nous écoutons le silence et regardons tout ce vert qui nous entoure.


Enfin, nous arrivons à la belle cascade, l'un des points touristiques de Wulai. C'est beau toute cette eau, c'est beau cette force à la fois tranquille et violente.



Un peu plus loin, il y a une boutique d'artisanat atayal. J'entre et je jette un coup d'œil. Cela semble un peu mieux que les précédentes, mais encore, pas assez authentique. Des femmes sont assises là , enveloppées dans des couvertures, pour tisser lentement et sans le sourire, sans le plaisir, des rubans colorés. Je discute avec la vieille dame qui tient le magasin. Elle me présente certains produits, et avoue elle-même que la plupart ne sont pas traditionnels, et qu'ils répondent simplement aux goûts des conso-touristes Han. Elle est vite rejointe par d'autres femmes, qui ont une attitude beaucoup plus commerciale ; nous leur disons que nous repasserons dans quelques instants. Les autres boutiques ne sont pas à la hauteur de celle-ci, et je me dis que je devrais emporter un échantillon de ce voyage, si décevant qu'il soit. A titre comparatif, et aussi pour remercier la vieille dame de son accueil, j'achète 15cm de ruban en coton de 5,5cm de largeur :


La photo n'est pas de grande qualité car je l'ai prise avec mon téléphone portable, mais elle fera l'affaire pour l'instant. 
J'ai choisi ce modèle car le motif principal est rouge et blanc, les couleurs traditionnelles des vêtements atayal anciens. Le motif est, selon ces dames, celui de "l'œil des ancêtres," un emboîtement de losanges aux couleurs alternées. Cela donne un joli effet d'optique. Les bords du ruban sont en marron et jaune.  Au toucher, le ruban est doux, et il garde les formes qu'on lui impose, tel un fil de fer. Je dirais qu'il est facilement modelable, et qu'une fois aplati, il ne garde pas trace des plis (hum, je manque un peu de vocabulaire dans ce domaine, j'espère que vous comprenez).
En ce qui concerne le prix, j'estime que c'est bien cher pour ce que c'est. Je ne suis pas encore spécialiste, mais 200NTD ~ 5€ pour 15cm de ruban, ça me paraît un peu exagéré. Souvent le prix qu'on accepte de payer pour un objet dépend de la valeur qu'on lui accorde ; et cette valeur dépend en partie de la perception et de la connaissance qu'on a de cet objet. Alors si j'avais un conseil à donner aux aborigènes qui gèrent ces boutiques de souvenirs "ethniques", je leur dirais : "Aimez ce qui fait votre culture et aimez ce que vous faites. Accordez plus de valeur à ce que vous fabriquez, traitez votre production comme une œuvre d'art. Montrez à vos visiteurs combien ces choses sont belles et riches et combien vous les aimez. En un mot : Partagez !" 


Ensuite, nous avons continué la promenade sous le crachin, nous sommes passés devant des cerisiers dont les fleurs s'ouvrent à peine. Nous avons guetté d'autres ateliers à chaque tournant, en vain. Notre séjour s'est arrêté là, et j'étais un peu triste de savoir que Wulai, à présent, c'est juste un bon endroit pour prendre un bain, manger une saucisse au magao accompagnée de plats chinois, faire des photos de la cascade et des cerisiers en fleurs et s'en retourner en ville, sans avoir rencontré personne...

dimanche 23 janvier 2011

Champs de fleurs roses à la fac

Un petit air de printemps en cette fin janvier. Les alentours de la gare de l'université se décorent de fleurs des champs, un dégradé de roses !!

samedi 8 janvier 2011

林明宏與台灣花布 - Michael Lin et les tissus aux pivoines

Michael Lin au travail sur Gallery 5 wall,
Asia-Pacific Triennial of Contemporary Art 2002
09.12.02 – 01.27.03

Queensland Art Gallery
Photograph: Matthew Kassay

Vous vous souvenez des tissus aux pivoines dont j'ai parlé en novembre dernier [voir ici] ?

Eh bien, je n'ai pas abandonné la piste et en fouinant dans les rayons de la librairie Eslite, je suis tombée sur un bouquin qui présentait les travaux de l'artiste Taiwanais Michael Lin (Lin Ming-Hong 林明宏). Je l'ai feuilleté et j'ai retrouvé les motifs aux pivoines.

A son retour des Etats-Unis où il a fait ses études de design au Art College of Design, en 1993, Michael Lin déménage les oreillers et les couettes fleuris de sa maison vers ses expositions. Depuis lors, il fait des imprimés aux pivoines la base de son travail, que l'on peut qualifier de simplement "décoratif". Ainsi, des fleurs de toutes les couleurs, toujours surdimensionnées, s'installent sur les façades, les sols, les murs et les meubles.
Récemment, à l'occasion des Jeux Olympiques d'Hiver de Vancouver en mars dernier, Michael Lin a décoré la façade de la Vancouver Art Gallery, contribuant ainsi à la propagation de la culture taiwanaise dans le monde.

Vancouver Art Gallery, 2010. [http://wom.truth.travel]

jeudi 6 janvier 2011

我們到墾丁,天氣晴~風超大!! - Wayward Kenting....

La tour 85 de Kaohsiung
Départ 9h30.
Pause de 3 min à Kaohsiung. Il est 10h30 et j'ai déjà les genoux engourdis par le froid. Aïe, aïe, aïe !
Nous continuons jusqu'à 12h30-13h, déjeunons d'un bol de nouilles au bœuf... Puis ligne droite vers Kenting sur la route de la côte ! Les rafales de vent secouent la moto, je répète à Yizhe de ralentir, ralentir, mais môssieur n'en fait qu'à sa tête et se la joue rallye en se penchant sur son guidon. Quand nous arrivons, vers 14h15, notre premier geste -de survie, il faut le dire- est d'aller acheter un café chaud chez 7-eleven (hélas...) que nous dégustons sur le sable chaud d'une plage abritée du vent... {soupir}


Nous passons le reste de l'après-midi au parc national (entrée 90NTD). Les bougainvillées sont en fleurs, leur violet-fuchsia se marie parfaitement avec le bleu du ciel. C'est beau ! Nous montons d'abord au point de vue sur la mer. Là une famille avec deux petites filles discute un peu avec nous avant de continuer leur balade.  Nous poursuivons aussi et entrons dans une forêt dont certains paysages  auraient pu être le décor des scènes de fantasy du Seigneur des Anneaux. Des arbres aux racines entreprenantes se faufilent dans des rochers lunaires. Je dis "lunaires" parce qu'on aurait dit des morceaux de pierre ponce géants, avec des trous et des irrégularités partout. Il s'agit en fait de rochers qui étaient sous la mer il y a des millions d'années et qui ont été rongés par les coraux et autres bestioles. Les mouvements tectoniques et l'activité des volcans les ont fait monter à quelques centaines de mètres au-dessus du niveau de la mer. Les racines enlacent les rochers, mais aussi d'autres arbres ! Vous verrez sur la photo ci-dessous avec quelle force cet arbre est étranglé par son voisin ; une scène d'assassinat en direct... [cliquez sur les photos pour les agrandir]




Après la forêt, le deuxième point fort de cette partie du parc sont les grottes calcaires. Elles ont été aménagées pour rendre la visite agréable : lumières colorées, escaliers et aussi des explications (en attente de rénovation cependant). L'ambiance est au recueillement. Sans s'en apercevoir, on abaisse le son de sa voix pour commenter le spectacle. Les grottes sont plutôt vastes, mais parfois, les passages sont étroits ; alors, on se colle aux parois et on sent l'énergie de la pierre.


Déjà, il est 17h et la lumière du soleil commence à s'atténuer. Nous nous dirigeons donc vers la sortie, ratons le coucher du soleil ("caramba, encore raté !"), remontons sur "loup sauvage" et allons déguster une tarte aux œufs à la façon portugaise, les pastéis de nata, qu'on appelle ici danta 蛋撻 (petit flan sucré niché dans une pâte feuilletée). Miam ! Le goûter terminé, nous repartons en direction de Tainan, car il est déjà 18h et une longue route nous attend ! Arrêt dîner à Kaohsiung, où nous nous accordons une petite promenade aux bords de la rivière Amour pour nous dégourdir les jambes.  Quand nous arrivons à Tainan, il est 23h et nous sommes épuisés ... une bonne douche chaude et au dodo !

L'embarcadère pour l'île de Chijin 旗津 et Kaohsiung 85

Le 1er Janvier 2011 commence à 5h30

Ce matin, lever 5h30. On s'habille en vitesse pour rejoindre Guangwei et Zhijia devant un Family Mart de Yongkang pour aller ensemble admirer le premier lever de soleil de l'année à Taiwan.
On arrive un peu en retard -c'était à prévoir- mais pourtant, seul Guangwei est au rendez-vous ; Zhijia arrive à 6h20 seulement. Grrrrr, le ciel commence déjà à s'éclairer ! Dans la fraîcheur du matin, nous poussons nos engins à fond pour arriver à temps sur la colline de Erliao, mais c'est déjà trop tard. Déjà, les gens commencent à redescendre de la colline pour aller prendre leur petit-déjeuner, la petite route est embouteillée et nous perdons beaucoup de temps pour monter. Heureusement que nous n'étions pas en voiture...
Le soleil a mis son réveil à 6h38 aujourd'hui. Nous sommes arrivés aux environs de 6h50. La copine de Guangwei fait la tête, tout le monde est silencieux, l'ambiance est un peu...froide ? Je dirais même plus : on  se gèle à la campagne à 7h du mat'!! Nous nous consolons en disant que le soleil est dans les nuages, et qu'on aurait peut-être pas vu grand-chose. Nous prenons quelques photos, discutons un moment en attendant que la route se dégage, et repartons en ville pour prendre le petit-déjeuner.
On se réchauffe une petite heure avant de partir pour un long voyage en moto. Direction Kenting ! Tout le monde nous a traités de fous, mais nous avons persisté dans notre délire, héhéhé.
Le premier jour de l'année, on fait ce qu'on veut !

Soirée Fondue chinoise pour le 31

Ce soir, nous avons rendez-vous à 20h dans un resto qui se spécialise en fondue chinoise avec les camarades de classe de Yizhe, dont notre vieil ami Guangwei.
Pour 270 NTD (i.e. ~7€) par personne nous avons droit à une marmite dans laquelle glougloutent deux soupes : soupe claire et soupe pimentée au poivre du Sichuan, Mala 麻辣. Plus évidemment tous les ingrédients à faire cuire. A volonté, je précise.
Donc,on prend un petit plat et on se dirige vers les frigos pour le remplir de toutes sortes de choses. En vrac : feuilles de chou, salade, champignons, œufs de caille, cœurs de poulet, fines tranches de bœuf/agneau/poulet/porc, coquillages, raviolis, sang de canard, vermicelles, crevettes et bien sûr... "gâteau de riz au sang de porc" , alias zhu xie gao 豬血糕, LA spécialité taiwanaise, qu'on ne trouve nulle part ailleurs dans le monde -personnellement, je goûte à chaque fois sans toutefois parvenir à vraiment apprécier !
Ce soir-là, le patron a fait fortune, les clients ne cessaient d'arriver (tous des jeunes comme nous) et il n'y avait pas une place de libre.




lundi 3 janvier 2011

L'aquarelle du mois : Janvier

Chaque mois, une aquarelle différente qui vous montre les paysages de Taiwan. Extraites de mon calendrier, elles ont été exécutées par Guo Zong-Zheng, 郭宗正.

La vieille rue de Jiu-Fen * 九份老街