vendredi 19 août 2011

samedi 2 juillet 2011

Etre Assistant de Français à Taiwan...在台灣當法語助教

Sur le campus de l'université Chang-Jung, Tainan.

什麼東東? "Qu'est ce que c'est que ça ?" 
=> Un bon moyen de découvrir la culture taïwanaise, en immersion totale, mais aussi de redécouvrir la culture française. Chargé d'assister votre professeur-tuteur, vous participez à l'animation des cours de langue et de culture française dans l'université où vous avez été affecté (12 heures par semaine), ainsi que dans des lycées (3 heures par semaine). Une belle expérience en perspective, surtout si vous envisagez de devenir professeur de FLE (Français Langue Étrangère, pour les non-initiés). Il va sans dire que parler chinois est vraiment utile !

你的看法呢? "Qu'est-ce que t'en penses ?"
=>Pour ma part, j'ai du assurer des cours de soutien en langue française ainsi qu'organiser des heures et activités culturelles.
Dans l'université où j'ai été affectée, les étudiants choisissent le français en tant que deuxième langue étrangère à partir de la première année. Ils sont complètement débutants et doivent tout apprendre, de la prononciation ("RRRRRR") aux conjugaisons, en passant par les accords masculin-féminin (chose qui n'existe pas en chinois) et le traditionnel "Bonjour, comment allez-vous ?". A partir de la troisième année, les choses se corsent véritablement pour eux, ils doivent ingurgiter des tonnes de connaissances grammaticales et des tas de conjugaisons (futur antérieur, plus-que-parfait, présent du subjonctif, hypothèses et conditionnel, pronoms compléments indirects, discours indirect au passé... bref, ils s'arrachent les cheveux et on les comprend). La mission de l'assistant de français est alors de faire passer tout ça en douceur et en donnant le plus souvent possible l'occasion aux étudiants d'utiliser leurs connaissances dans des situations de conversation usuelles. Il faut faire preuve d'imagination pour arriver à s'amuser en apprenant ! Mais surtout, il faut faire simple, et ne pas surestimer les capacités des étudiants (ça peut les décourager !). J'ai aussi du aider les étudiants pour présenter leur pièce de théâtre annuelle (cette année, La Trente-Sixième Histoire, adaptation du film de Ya-chuan Hsiao, 『第三十六個故事 Taipei Exchanges』 ).
En ce qui concerne les heures et activités culturelles, essayez de faire participer les étudiants, proposez des jeux à la fin de vos présentations, là encore, i-ma-gi-na-tion ! Sachez que les Taïwanais apprécient la cuisine et la gastronomie par dessus tout, vous récolterez tous les suffrages si vous organisez des cours de cuisine française une ou deux fois par semestre.
Quant aux interventions dans les lycées, elles revêtent un caractère plus ponctuel et ne permettent pas un réel suivi de l'apprentissage des étudiants (je suis intervenue dans une dizaine de lycées et d'universités au cours de l'année). Je disposais aussi de beaucoup moins de marge de manœuvre qu'à mon université, car il s'agissait vraiment d'assister le professeur, présent dans la classe. Alors si on vous dit qu'il faut chanter, vous chanterez... Profitez aussi de vos heures "à l'extérieur" pour échanger avec les étudiants sur la France et les Français, vous aurez des surprises (voyez plutôt, dans cet article).

怎麼辦? "Comment faire ?"
 => c'est le CIEP qui supervise le programme des assistants français à l'étranger,  allez donc voir ici pour être au courant des conditions de travail et de recrutement.

如果你是台灣人,還有如果你會說法語, 你也可以參與這個計畫喔! 到法國去教中文吧! 參考這裡 ;-)

vendredi 24 juin 2011

在西門路的布行商場裡,找到了台灣花布! - Tissus de Taiwan au marché de Ximen

Ce vendredi matin, accompagnée de la maman d’Yizhe, j’enfourche un vélo pour aller au marché aux tissus de Tainan (sur la rue Ximen, 西門路的商場). C’est une étudiante de l’université Chang-Jung, Huang Yuling (Zoé), qui m’a indiqué l’endroit.
Lorsque nous arrivons, vers 9H30, seulement une boutique est ouverte. Nous jetons un coup d’œil et demandons (en taïwanais) les « tissus fleuris de Taiwan » 台灣花布, qu’on appelle plus couramment les « tissus fleuris hakka » 客家花布. La grand-mère qui tient la boutique me sort quelques rouleaux, mais ce n’est pas tout à fait ce que je cherche ; je sélectionne quand même un tissu avec un motif aux pivoines sur fond bleu foncé, un peu japonisant. Il me plaît bien.  


En attendant l’ouverture des autres boutiques, nous marchons un moment sur la rue Guohua. Il fait chaud ! Vers 10H, les commerçants arrivent : nous sommes leurs premiers clients. Heureusement que madame Su m’accompagne car ici, les échanges se font plus naturellement en taïwanais. Je repère un tissu à fond bleu ciel, celui qu’on trouve le plus facilement – et, je l’apprendrai plus tard, le moins cher car le moins finement tissé.

Composition de deux bouquets de tailles différentes (5 et 2 fleurs principales) sur fond bleu ciel.
  Le motif existe aussi sur fonds violet, rose et rouge.
En comparaison avec d'autres motifs, celui-ci accorde une place peu importante aux pivoines.

Nous écumons ensuite les boutiques voisines : l’offre de « tissus fleuris de Taiwan » n’est pas très diversifiée, mais chaque boutique se différencie quand même des autres, avec un prix moins élevé, un motif nouveau, ou bien une autre texture (plastifiée par exemple). Petit à petit, je me familiarise avec les motifs, la délicatesse du tissu et les prix. Ils ont augmenté depuis la hausse des prix du coton nous dit-on. Pas très facile de marchander, d’autant plus que je n’achète pas de grandes quantités. Ce n’est pas grave, après tout, les prix annoncés ne sont ni exorbitants ni malhonnêtes.
Finalement, je repars avec 6 tissus différents, la plupart d’une longueur de 7 尺 chi (~2m10). 
Prochain défi : les faire rentrer dans ma valise !!




Ces quatre tissus sont tous à fond rouge, la couleur la plus traditionnelle. Pour les Chinois, le rouge représente l'abondance et la bonne fortune.
De gauche à droite, en haut :
Un bouquet compliqué de grosses pivoines au centre de petites fleurs, déclinées en 3 couleurs. Peu de place est laissée au fond. Le blanc domine sur les pétales des pivoines, ce qui renforce l'aspect "pétillant" du motif. 11 couleurs ont été utilisées à l'impression ; deux fonds disponibles : rouge et beige.Tissage un peu grossier.
Une autre composition de pivoines et petites fleurs (moins abondantes que sur le précédent) et de feuilles vertes. Les contours sont soulignés de blanc. Il semble que ce motif perde peu à peu de sa popularité : il n'y en a presque plus dans les stocks des commerçants et il se peut que la production s'arrête. En entendant cela, je me suis dit "il faut vite que je passe commande !".
De gauche à droite, en bas :
Un peu plus dans la tradition chinoise, un motif aux phénix. Les couples de phénix, tout comme les couples de canards mandarin ou comme les bouquets de pivoines, sont des symboles de bonheur et de fortune et apparaissent fréquemment lors des mariages traditionnels. Sur ce motif, les phénix adoptent deux positions différentes : celui qui paraît plus tranquille et dont on peut voir les pattes représente le nouveau marié, alors que celui qui ouvre ses ailes représente la nouvelle mariée. On ne voit pas ses pattes : cela symbolise que l'épouse reste à la maison et ne peut pas s'éloigner de son mari.
Enfin, sur fond rouge bordeaux, un bouquet de pivoines extrêmement raffiné, organisé autour d'une roue. Certainement apporté par les Japonais, ce motif est une combinaison de 14 couleurs (3 autres fonds sont disponibles : rouge sang, beige et rose). Les pivoines sont assorties à des feuilles de bambous, des chrysanthèmes, des fleurs de pruniers. Le bouquet repose sur des cannes. Pour mettre en valeur la délicatesse des pivoines, les contours des fleurs ainsi que les rayons de la roue sont rehaussés d'or.

jeudi 23 juin 2011

Ce midi, un petit déluge...

Le typhon Haima (Hippocampe) arrive... Pour nous préparer, il nous a offert une belle averse tropicale ce midi, aromatisée aux vents violents et inondations.

Le temple de Confucius sous la pluie - 淋雨中的孔廟
Le papyrus fait trempette

vendredi 3 juin 2011

窄門咖啡 - Un drôle de café à Tainan : le Café de la Porte Etroite

A Tainan, près du Temple de Confucius, sur la rue NanMen, il y a un café presque invisible, poétiquement appelé "Le Café de la Porte Etroite".


Chacun son tour, on passe dans l'étroite ruelle (38 cm de largeur !), on monte de raides escaliers pour arriver à l'entrée d'une vieille maison à la japonaise, le salon à gauche et un îlot de verdure à droite. La décoration intérieure se donne un look très vintage, plutôt éclectique : un parquet en bois noir, des murs jaunes et bleus, de vieux ventilateurs, une collection de figurines de chats en bois, des assiettes et lampes chinées dans les antiquaires... Vous vous en doutez, c'est un endroit très calme, parfait pour lire et étudier tout en buvant son café, en se donnant des airs de personne lettrée.

Côté carte, sachez qu'on vient ici d'abord pour l'ambiance, le lieu un peu insolite ; ensuite pour déguster un café autre part qu'à Starbucks ; et en dernier pour apprécier la cuisine... Mon conseil : contentez-vous d'une boisson !

Tarifs (montant minimum par personne : 120 NTD) : 
- café : 130~200 NTD
- thé : 120~150 NTD

Narrow Door Café - 窄門咖啡
台南市南門路67號2F
au 2e étage, 67 Nanmen Rd, Tainan

C'est ici , sur Google Maps

lundi 16 mai 2011

象鼻村裡的野桐工坊 - Le village du Nez de l'Eléphant et l'atelier de Yuma Taru

Dimanche matin 8h00, je commence mon voyage vers l'atelier de Yuma Taru, dans le "village du Nez de l'Eléphant", dans le district de Miaoli. Je prends d'abord le train de Taipei vers Fengyuan (environ 2h - 2h30, voir les horaires sur le site de Taiwan Railway), où après un déjeuner végétarien, je visite le Musée du Vannage. Ensuite, un bus m'emmène dans la petite ville voisine de Dongshih, où je dois prendre un autre bus qui fait le chemin dans la montagne (voir les horaires). Les horaires ne sont pas très pratiques, mais on fait avec... C'est donc après une heure de virages que je suis arrivée au centre culturel du village Shilin ; là, le patron de l'hôtel, monsieur Wu, que j'avais réservé la veille est venu me chercher pour m'emmener jusqu'à Xiangbi Cun.

La maison de Monsieur Wu.
Monsieur Wu m'a ensuite emmenée faire le tour du village, c'est-à-dire qu'il m'a présentée à tout le monde, puisque tout le monde se connaît ! Le cousin, le neveu, le fils, l'épouse du fils du neveu du cousin, les petits-enfants... c'est comme si le village entier faisait partie de la famille. Les Atayal sont vraiment des gens très accueillants et très chaleureux ! Ils ont le cœur grand ouvert : "si quelqu'un a besoin de quelque chose, nous le lui donnons, dans la mesure du possible. Si nous n'avons besoin de rien, alors nous ne demandons rien en échange. C'est simple."



Après les présentations, nous nous dirigeons vers l'atelier de Yuma Taru. J'ai un peu le trac ! D'autant plus qu'il semble que tout le monde est très occupé. Il s'avère en fait qu'il y a eu un petit malentendu entre moi et le jeune homme qui m'avait répondu fin avril. L'exposition aux magasins Mitsukoshi se déroule à partir du surlendemain (et non pas à partir de la semaine dernière !) et la grande majorité des pièces est déjà emballée, prête à partir pour Taichung. En plus, Yuma Taru est en plein entretien avec des clients, les jeunes de l'atelier ne savent plus trop où donner de la tête, les métiers à tisser se reposent. Oups, je suis vraiment embarrassée... Je me présente brièvement à Yuma Taru, qui a la grande gentillesse de m'accueillir tant bien que mal. Elle est tout aussi désolée que moi et m'explique que en général, il est très difficile d'obtenir un rendez-vous à l'atelier : "nous sommes toujours débordés !". Alors, puisque je suis là, elle demande à la jeune et jolie Yagah Buyung (en langue atayal - son nom chinois est Li Rui-Ping 李瑞萍) de me montrer une présentation de l'activité de l'entreprise.

La boutique de l'atelier.
(la photo n'est pas de moi, quand je suis arrivée, c'était le désordre du départ)
Yuma Taru était au départ professeur à l'université Fu-Jen, département du Textile et de l'Habillement. Elle enseignait les théories et les techniques d'autres artistes. Mais un jour, elle a décidé de devenir artiste elle aussi, de créer ses propres tissus, de faire ressusciter les costumes et les motifs atayal d'autrefois. Alors, elle a démissionné de son confortable poste de professeur d'université. Monsieur Wu m'a raconté qu'à cette nouvelle, la famille de Yuma n'a pas été très heureuse : "quand Yuma reviendra, ne lui donnez pas à manger, ne vous occupez pas d'elle. Elle qui a "réussi", il ne faut pas qu'elle revienne dans les montagnes et qu'elle travaille dur pour obtenir seulement quelques sous...". Cela a été difficile, mais Yuma était déterminée. Le projet de l'atelier Ye-Tong est organisé sur 30 ans : tout d'abord, Yuma et ses partenaires ont passé une bonne dizaine d'années à écumer les musées (et pas seulement à Taiwan. Alors qu'ils occupaient l'île (1895-1945), les Japonais ont rapporté des tissus et des costumes pour leurs études ethnologiques) et les villages atayal afin de collecter des renseignements : motifs, teintures, fibres utilisées, tout est passé à leur examen minutieux. Les dix années suivantes ont été consacrées à l'établissement de l'atelier : les femmes et les jeunes du village Xiangbi se sont rattachés au projet, et ont contribué à la renommée croissante de l'atelier Ye-Tong ; les tissus et les costumes fabriqués aujourd'hui sont parfaitement identiques à ceux des anciens Atayal. Enfin, Yuma Taru espère que les prochaines années verront la naissance d'une école au village, école qui serait construite dans l'esprit de la Green School de l'île de Bali en Indonésie (voir www.greenschool.org) et qui aurait pour mission de former les jeunes du village (ici, la grande majorité des habitants n'ont suivi que l'éducation obligatoire avant de retourner au village travailler dans les champs de kaki) et de perpétuer la culture des Atayal.

L'atelier Ye-Tong.


Rui-Ping m'a aussi montré un livre écrit pour le Musée National de la Préhistoire : Reapparance of Atayal “重現泰雅”. Yuma Taru y a contribué. Ce livre est très intéressant pour ce qu'il présente les différentes tribus atayal, leurs coutumes et leurs vêtements. Nous avons discuté si longtemps que quand Yuma Taru m'a raccompagnée chez Monsieur Wu, celui-ci avait déjà dîné et son fils avait fermé sa boutique de nouilles. Alors, nous sommes descendus au  village Shilin. Là j'ai pu déguster des rouleaux de printemps faits maison par une jeune fille vietnamienne chez une ancienne travailleuse de l'atelier Ye-Tong, Syox Suyen. Celle-ci s'est aussi montré très chaleureuse envers moi et m'a parlé son prochain projet : réaliser une parure de guerrier atayal, brodée de perles en coquillages, à partir de documents fournis par un collectionneur. De quoi faire rêver.



dimanche 15 mai 2011

豐原編織工藝館(台中縣立文化中心) - Musée du vannage et du tissage - Fengyuan

Ce dimanche 15 mai, je m'en vais prendre le train de 9h00 au départ de la gare de Taipei à destination de Kaohsiung. Arrêt à Fengyuan 豐原, première étape de mon voyage vers l'atelier de Yuma Taru et ville hôte du Musée du vannage et du tissage 編織工藝館  (dans les locaux du centre culturel du comté de Taichung, 台中縣立文化中心).

L'entrée du Musée

La visite est plaisante mais rapide. La salle d'exposition est minuscule, on fait le tour en 5 minutes ! Mais moi, je prends mon temps, je regarde, je prends quelques notes et des photos -quand c'est permis. 
Cette fois-ci les œuvres présentées sont celles de l'artiste teinturier Chen Liang-Yun 陳亮運, qui s'est amusé avec des parapluies (plus d'infos ici).


Les travaux colorés de Yuma Taru. A gauche : Coton, Ramie et tombées de tissu ; à droite : Coton et Ramie
尤瑪·達陸老師製作的充滿著顏色的泰雅織布。 左圖:棉,苧麻,布條 ; 右圖:棉,苧麻

Dans la salle de derrière, les travaux d'autres artistes, teinturiers, vanneurs, tisserands sont exposés. Je retrouve Yuma Taru, Chen Jing-Lin (lu lors de mon stage à Shanghai). Ils ont réalisé des tissus avec des fibres extraordinaires, toutes végétales. C'est beau ! Voici quelques exemples :  

Fibres de Bambou (phyllostachys makinoi), Raphia et Ramie ; Chen Jing-Lin
*  桂竹籜,拉菲亞草,苧麻; 陳景林
A gauche : Fibres de Loofa (Luffa Cylindrica) et Raphia ; Chen Jing-Lin * 左圖: 絲瓜絡,拉菲亞草;陳景林
A droite :  Fibres de Loofa et Ramie ; Zhong Rui-E * 右圖: 絲瓜絡,苧麻;鐘瑞娥

 A gauche : Fibres d'Hibiscus de Taiwan (Hibiscus Taiwanensis) * 左圖: 山芙蓉
A droite : Fibres de Jacinthe d'Eau (Eichhornia crassipes)  * 右圖:布袋蓮
A gauche : Fibres d'Ananas (Ananas Comosus) * 左圖:鳳梨絲
A droite : Fibres de Banane (Musa Sapientum) ; Zhang Xiu-Cong * 右圖:北蕉(葛瑪蘭香蕉絲);張秀蔥

Fibres de Fromager -Kapok- (Bombax Ceiba) ; Zheng Jia-Yi  * 木棉 ;鄭佳宜

Enfin, je termine ma visite en feuilletant les bouquins mis à disposition ; je retiens quelques titres, quelques adresses, et je m'en vais attraper le bus qui m'emmènera à Dong-Shih 東勢. Là, il faudra prendre un autre bus pour atteindre le village du "Nez de l'éléphant", dans les montagnes...

浮染vs傘‧色彩的對話 ; 陳亮運 - Chen Liang-Yun, "Dialogue en couleurs : Marbling Vs Ombrelles"

Chen Liang-Yun - 陳亮運

[Présentation et photo tirées du site Taiwan Indigo (en chinois).]

"Quand j'étais petit, j'adorais patauger dans les flaques d'eau et, au milieu des éclaboussures, admirer les belles couleurs de peinture à l'huile se mélanger à la surface de l'eau. Comment préserver cette merveilleuse image ?" Ce rêve d'enfance s'est rappelé à Chen Liang-Yun quand, après avoir terminé ses études au Département de Textiles et d'Habillement de l'université Fu-Jen (Taipei), il était parti pour San Francisco étudier le design textile informatique. Là-bas, il a eu l'occasion d'admirer les travaux de marbling d'un artiste et en a été fortement inspiré. Pour Chen Liang-Yun, cette exposition a été la fenêtre vers le monde de la teinture au marbling. 
En principe, cette technique utilise une substance flottante spéciale, qui maintient les colorants à la surface de l'eau. Le tissu, préalablement imprégné d'un "mordant" est ensuite brièvement posé sur l'eau et les motifs sont ainsi imprimés. Comme les motifs sont obtenus de façon plus ou moins aléatoire en faisant bouger les colorants, chaque pièce de tissu est unique. Durant 3 ans, Chen Liang-Yun, entouré d'amis spécialistes du marbling, s'est entraîné à cet art et a développé ses propres techniques de marbling à l'indigo. Il a ainsi participé au Symposium International et Exposition sur les Teintures et Colorants Naturels, qui s'est tenu à La Rochelle en avril 2011 (voir ce site).

Un parapluie marbré de bleu - Chen Liang-Yun
藍染傘,陳亮運
小時候最喜歡在積水地上玩踩水遊戲,在四濺的水花中發現綺麗的油彩浮在水中,如何將美麗的印象保存下來呢?
陳亮運老師童年時的夢想,想不到在輔仁大學織品服裝學系畢業後,到美國舊金山藝術大學主修電腦圖案織品設計、印染設計時,偶然欣賞到某位藝術家的Marbling創意作品而獲得啟發,並意外的開啟了浮水染色顏料開發之路。
浮 染原理係運用特殊的浮水劑,讓表面張力來撐住染料並創意出自然的紋路,而且每一張作品都是獨一無二,獨特的創作方式讓圖紋與浮動的色彩以動態的方式被完 美表現出來。陳老師前後以3年的時間結合了許多的專家朋友與熱心的染整廠商協助,專研出浮水染印與染料研發,並獨創出結合浮染與藍染兩種技法之藝術創作。
因為曾經長期擔任洋傘的開發設計,本次展覽陳老師選擇以『洋傘』作為推動產品化的首要品項,透過不同洋傘的色彩系列規畫、複合的染色技法應用,讓洋傘除了原有的遮蔽功能外,更成為一種即時的街頭行動藝術。
也因為獨創了結合藍染與浮染技法,陳亮運老師因此受邀參加2011天然染色學術發研討會(法國La Rochelle)舉辦Workshop(請參閱此網站)。

mercredi 6 avril 2011

東岸之旅,第五天 - 5 jours à l'Est, N°5

Hualien 花蓮
Aujourd'hui, nous faisons le voyage Hualien -  Taitung.
Il a fait gris pendant tout notre séjour, et voilà qu'aujourd'hui, jour de notre départ, le soleil inonde la ville de ses rayons, les montagnes ne se cachent plus dans les nuages et il fait agréablement chaud.
Après un brunch à l'occidentale coûteux mais délicieux, nous enfourchons notre scooter.

Dès notre arrivée près du rivage, nous sommes éblouis par la splendeur du paysage.  Le vert des montagnes couvertes de jungle embrasse le bleu turquoise et tranquille de l'océan Pacifique.
Ce paradis, je préfère vous le montrer en images, ainsi, vous pourrez vous aussi vous extasier devant la beauté de la côte de notre Formosa, la bien nommée.









L'Ile verte, qui nous fait un clin d'oeil :
"la prochaine fois !"..

Près de Taitung, nous nous arrêtons au lieu-dit de "L'eau qui coule vers le haut". Oui, ça paraît bizarre : comment l'eau pourrait-elle couler vers le haut ? En entendant  ça, je me suis imaginé quelque chose d'extraordinaire, du genre torrent dont l'eau irait vers le haut de la montagne -oui, je sais, c'est très naïf. Bien sûr, rien de tout cela, mais une simple rigole dans laquelle court de l'eau.  Bon d'accord, les feuilles d'arbre qui flottaient sur l'eau se laissaient porter par le courant, qui remontait une petite pente, mais...rien de très spectaculaire. L'endroit était aménagé au sein d'un petit parc. Alors, de mauvaise foi, je me suis demandée si il n'y avait pas une pompe qui faisait tourner l'eau dans la rigole et qui éventuellement, arroserait les plantes du jardin. L'endroit ne vaut pas vraiment le coup d’œil, sauf pour une vue sur l'Ile Verte 綠島, que nous  n'avons pas pu visiter cette fois à cause du mauvais temps.

Nous nous arrêtons pour admirer le coucher de soleil , près de Taitung.

mardi 5 avril 2011

東岸之旅,第四天 - 5 jours à l'Est, N°4

Ce matin, lever tard. Il faut bien se remettre des émotions de la veille !!
En guise de petit-déjeuner/déjeuner, nous allons manger des xiao long bao (小籠包) dans le centre ville de Hualien. Les xiao long bao de Taiwan sont très différents de ceux de Shanghai (qu'on appelle ici xiao long tang bao parce qu'ils sont très juteux -tang 湯. "soupe") : ce sont en fait de petits baozi qu'on sert directement dans le panier de bambou (long 籠) dans lequel ils sont cuits.  

Raviolis vapeur et xiaolong bao,
accompagnés d'une sauce soja sucrée avec de l'ail en purée. Miam !

Nous avons dégusté nos xialong bao à la Maison Zhou
Le ventre bien rempli, nous discutons avec la gérante de notre petit hôtel pour savoir quels sont les lieux à ne pas manquer près de Hualien.
Elle nous parle des Gorges de Taroko (Tai Lu Ge 太魯閣), bien sûr, la première destination des touristes arrivant à Taiwan (ce n'est pas pour rien. J'y suis allée il y a deux ans pendant quelques jours, et je serai toujours partante pour y retourner).  Elle nous dit aussi que, si le temps le permet, des bateaux emmènent les gens voir les baleines.  Le Pacifique est en effet fréquenté par pas mal de cétacés : dauphins, baleines grises et baleines à bosse, cachalots,  globicéphales noirs et même... orques !!! Mais cette fois-ci, pas moyen de sortir en mer.

Alors, elle nous invite à visiter la vallée de Mugu Muyu (幕谷幕魚 Meqmegi en langue taroko) aussi appelée "petit Tian Hsiang" -en référence à Tian-Hsiang (天祥, un lieu-dit du parc Taroko). Là bas, on peut profiter d'un air pur et frais et se promener dans un petit canyon dans lequel coule un torrent à l'eau claire et bleu turquoise. Attention, le nombre de personnes autorisées à profiter de ce petit paradis est limité à  600 par jour (300 le matin à partir de 07:30 et 300 l'après-midi. Il faut s'enregistrer au bureau de police de TongMen (銅門) -ne pas oublier ses papiers d'identité). Ça marche ! Nous suivons donc les indications sur la route 14 -encore assez rares- jusqu'à TongMen. Là, nous remplissons les formulaires d'entrée avant d'arriver au petit canyon.
Nous garons le scooter près d'un poulailler et de trois boutiques de souvenirs - restaurants. Nous descendons le chemin de pierre qui mène près du torrent. Ça sent bon, les arbres agrumes sur le bord du chemin sont en fleurs, et de gros papillons noirs et jaunes y butinent. On dirait qu'ils sont saoulés par le parfum des fleurs, ils ne savent plus où donner de la tête et volent dans tous les sens. En bas, l'eau calme et bleue nous attend. Elle est tellement claire qu'on peut voir les poissons y nager. Après quelques photos et un moment de repos près de l'eau qui coule, nous remontons sur la route, achetons une bouteille d'eau (nous avions oublié de remplir notre gourde ><) et marchons sur la route qui mène au réservoir. [cliquez sur les photos pour  agrandir]

Roc



L'eau bleue du torrent

Le chemin vers le torrent.



Il commence à se faire tard ! Et Yizhe aimerait aller à Taroko. Moi aussi ! On reprend des forces avec un hot-dog de 7-11 (encore eux ! Taiwan est l'empire des 7-11) avant de prendre la route vers les Gorges. Nous arrivons vers 17h, et il fait déjà bien sombre ici. Et il y a du brouillard...Brrr ! Premier arrêt à Buluowan, (布洛灣, la transcription chinoise du mot taroko bruwan, qui signifie "écho").  où nous découvrons l'Hôtel du Chef du Village (山月村). Nous marchons entre les bungalows ; ce doit être agréable de séjourner ici. Mais il faut en payer le prix. Dans la boutique de l'hôtel, nous regardons des photos d'aborigènes taroko et repérons un joli sac en bandoulière décoré de tissu traditionnel rouge et blanc (3000NT$....). Après Buluowan, nous allons voir la Porte aux Hirondelles (Yanzi Kou 燕子口); il fait déjà nuit, nous profitons de la grotte en version soleil couchant, avec un fond sonore de circonstance -les cris des hirondelles. Elles volent et tournent vite dans les airs, et si elles regagnent leurs nids, c'est pour ne s'y arrêter qu'un court moment et replonger aussitôt dans le canyon. Pas de photo, car il fait trop noir et le rendu est très flou...
On se réchauffe près du feu devant l'hôtel, à Buluowan.