jeudi 16 décembre 2010

五都選舉:結果呢? - Résultats des élections municipales

Les Taiwanais sont plutôt impliqués dans la vie politique de leur pays, en témoigne le taux de participation aux élections municipales de novembre (72%).

J'ai parlé juste auparavant de la traditionnelle division Nord bleu/Sud vert ; ces élections n'échappent pas à la règle. Ainsi, Taipei, Xinbei et Taichung restent dans le camp du KMT alors que Tainan et Kaohsiung demeurent les bastions du DPP. Deux points sont cependant à ajouter.

Tout d'abord, le résultat global par parti politique montre une préférence pour le DPP (49,87% des votes cumulés) au désavantage du KMT (44,54%). Les Taiwanais seraient-ils déçus de leur gouvernement et de leur président actuel ? Quant aux "Sans Parti", les inclassables, les hors-normes, ceux-là arrivent quand même à remporter presque 5% des voix, ce qui n'est pas rien. Je repose ma question : les Taiwanais seraient-ils déçus de leurs partis politiques en général ? 5% de "sans parti" + 28% de non-participants  = pas mal de remise en compte du système. Ou bien, pas mal d'appréhension quant aux rapports avec la Chine. On oublie tout et on rejoint Hong Kong et Macao sous la houlette de Pékin la communiste avec quelques "mentions spéciales" de province de Chine ?  On y va carrément et on proclame l'indépendance de Taiwan (et non plus "République de Chine"), on change le drapeau et on entre enfin à l'ONU, peu importe ce que peut penser le vilain méchant chinois qui nous menace de ses  missiles ? Ni l'un ni l'autre, voilà peut-être ce que se disent ces 33% de Taiwanais. 

Ensuite, un évènement a certainement eu sa part d'influence dans les résultats des votes de la capitale, Taipei. La veille du scrutin, Lien Sheng-Wen, le fils de Lien Chan, un important politicien du KMT, a été blessé par balle lors d’un discours pour un candidat du KMT. Une personne en fauteuil roulant qui se tenait près de la scène est décédée lors de cet attentat. Moins d'une demi-heure après l'incident, Monsieur Lien père est intervenu et a appelé à voter pour le candidat du KMT, Hau Lung-Pin, seul apte à résoudre "le fléau de la violence". La cote du candidat adverse, Su Tseng-Chang, alors en avance dans les sondages, en a pris un coup et c'est finalement M.Hau qui a été élu à la mairie de Taipei. L'attentat serait-il l'oeuvre d'un gang indépendant, d'un mercenaire du DPP ou bien serait-il une mise en scène orchestrée par le KMT pour s'attirer la sympathie des électeurs de Taipei ? En surfant sur le web, j'ai appris qu'en 2004, le président Chen Shui-Bian, alors en difficulté dans les sondages, a été légèrement blessé dans des circonstances mystérieuses alors qu'il visitait sa ville natale, Tainan. Que dire, que penser ? 

Affiche électorale de Lai Qing-De : "Voir l'Avenir"

Ici, à Tainan, c'est Lai Qing-De 賴清德 du DPP qui accède à la mairie,  dépassant largement son adversaire du KMT, Kuo Tien-Tsai 郭添財 avec 60,41% des voix contre 39,59%.

Tous les résultats par ville sur Taiwan Mag.





















Petit exposé sur le paysage politique taiwanais

Avant les résultats des élections, laissez moi planter le paysage. A Taiwan, on peut dire que la politique se résume à deux partis : 

25px Emblem of the Kuomintang.svg  Résultats des élections 3in1Le Kuomintang (KMT), littéralement "parti nationaliste", Guo Min Dang 國民黨. Créé en Chine par Sun Yat-Sen après la révolution de 1911 qui établit la République de Chine, le parti suit à l'époque les "Trois Principes" qui sont démocratie, socialisme et nationalisme anti-impérialiste. Après s'être entendu avec le Parti Communiste Chinois pour mater les seigneurs de la guerre, le KMT, alors dirigé par le général Tchang Kai-shek, se retourne contre ses alliés communistes et il s'ensuit une guerre civile parti contre parti qui dure jusqu'en 1949. Cette année là, Tchang Kai-Shek s'enfuit à Taiwan avec ses troupes et ses partisans ; il y maintient le gouvernement de la République de Chine, en faisant ainsi scission avec la Chine communiste de Mao (République Populaire de Chine). Voilà pour la petite histoire. Aujourd'hui, le KMT pratique une politique de rapprochement avec la Chine continentale. Taiwan est sous un gouvernement KMT depuis les élections présidentielles de 2008, qui ont vu le candidat du parti Ma Ying-Jeou (馬英九) devenir le nouveau président de l'île.

Fils de Taiwan, Chen Shui-Bian
25px Green Taiwan in White Cross.svg  Résultats des élections 3in1Le Parti Démocrate Progressiste (DPP), Min Jin Dang 民進黨. Fondé en 1986, le DPP a été le premier parti politique autorisé depuis la fin de la loi martiale en 1987. Le DPP considère que Taiwan est un Etat indépendant et souverain et non pas une province de Chine. C'est seulement en 2000 que le DPP gagne pour la première fois les élections présidentielles, mettant ainsi fin au règne sans partage du KMT sur le pays. Le nouveau président Chen Shui-Bian (陳水扁) entreprend alors des politiques de détachement de la Chine continentale.  Les efforts sont timides, mais l'idéologie est là et cela ne plaît pas à la Chine. C'est encore une fois la crise dans le détroit de Formose. En 2008, l'année des élections, Chen Shui-Bian est accusé de corruption et de détournement de fonds ; de même que son épouse, il est jugé et condamné par la justice taiwanaise à la réclusion criminelle à perpétuité.

Les années récentes ont vu la création d'autres partis politiques qui se sont finalement ralliés au KMT ou au DPP afin d'obtenir une visibilité politique et de gagner de l'influence. Deux coalitions ont donc été formées : la coalition pan-bleue ("Les Bleus") rassemble le KMT, le Taiwan First Party (Qing Min Dang 親民黨) et le petit Nouveau Parti (Xin Dang 新黨), favorables au rapprochement avec la Chine ; la coalition pan-verte ("Les Verts") unit l'Union pour la Solidarité de Taiwan (Taiwan Tuanjie Lianmeng 台灣團結聯盟) et le Parti pour l'Indépendance de Taiwan (Jian Guo Dang 建國黨) aux côtés du DPP, opposés à l'idée de la reconnaissance d'une seule Chine résumée par le slogan "un pays, deux systèmes" (en vigueur à Hong-Kong et Macao depuis 1997).

Du côté des votes, le pays est traditionnellement divisé entre le Nord Bleu et le Sud Vert, ceux qu'on appelle "Taiwanais de souche" verts (c'est-à-dire pour faire très simple, ayant leurs origines à Taiwan avant l'arrivée de Tchang Kai-Shek ; bensheng 本省) et ceux qu'on dit "Emigrés" bleus (arrivés avec le KMT en 1949 ; waisheng 外省).

Ma Ying-Jeou, "révolutionnaire" ?
馬英九將會進行台灣大改革嗎?

jeudi 9 décembre 2010

Photos d'artistes à Bao'An

Après l'expo auto-moto, nous avions rendez-vous avec des amis de Yizhe. Ils nous ont invités à les accompagner pour une séance photo à Bao'An, une petite ville dans les environs de Tainan. Nous avons  alors enfourché notre fidèle destrier "Loup sauvage" et cavalé jusqu'à la gare de ladite Bao'An.
Là, nous avons attendu Thérèse -ancienne étudiante de mon ami Hélio à l'université Cheng-Kung- et Davy, le nouvel assistant de français à Cheng-Kung. En tout, nous étions peut-être bien une vingtaine à faire nos photos. 
Gare de Bao'An (je ne sais pas de qui est la photo)
Le spot principal de cet après-midi était un ancien fortin militaire, aujourd'hui transformé en une sorte de petit parc. Là, les vieilles dames et les vieux monsieurs du coin prennent l'air, papotent et jouent aux cartes ou au mah-jong à l'ombre des ficus dont la barbe abondante se balance au rythme de la brise. Un temple de la dolce vita en quelque sorte. Un des arbres abrite une cabane en bois où on écoute la musique de Deng Lijun (Teresa Teng), grande star de la chanson des années 80. En bas, une maison s'est transformée en musée de la vie quotidienne taiwanaise des années 50 à 80 ; un buste de Tchang Kai-Chek y trône, encadré de drapeaux du Guomindang (toujours utilisé aujourd'hui en tant que drapeau national). Le maître des lieux nous a fait signer une pétition contre la démolition de son coin de paradis nostalgique.
Barbe Rousse

La cabane dans le ficus
Ah-Ma 阿媽


Nous y avons passé un long moment. Vers 16h, la faim se faisant sentir, nous avons quitté les lieux pour nous offrir des "galettes à l'oignon" (cong you bing 蔥油餅). La prochaine étape était une maison de thé. Mais, hélas, nous avons trouvé porte close et avons du avancer l'heure du départ.


mercredi 8 décembre 2010

Expo Moto à Southern Taiwan University of Technology


Aujourd'hui 27 novembre, le campus de la Southern Taiwan University of Technology (南台科技大學) a été investi par toutes sortes de motos, scooters, vélos, voitures familiales et voitures de sport.
L'exposition -en particulier la zone "moto"- a attiré un large public. 
Il faut savoir que les deux-roues font partie intégrante de la vie du Taiwanais moyen. Vous ne trouverez pas un étudiant, un employé de banque, un vendeur de petit-déjeuner qui n'a pas son scooter personnel. Aussi, la route - et les trottoirs, pour le peu qu'il y en aie- est envahie par ces engins. Ici, il est plus sûr de circuler en scooter qu'à pied, et on ne fait pas 1km sans sa moto ! Et pour cause : c'est la "petite épouse" de ces messieurs... 
L'exposition présentait les nouveautés de chaque marque automobile : taiwanaises (SYM 三陽, Kymco 光陽), japonaises (Yamaha, Nissan, Honda), coréennes (Hyundai), allemandes (BMW, Mercedes-Benz), françaises (Peugeot), etc ; tout le monde était réuni là ! (mais tiens, pas de chinoises ?). Bien sûr, quelques ambassadrices en mini-jupe de cuir étaient également au rendez-vous ; que serait une exposition moto sans ses la mei 辣妹 (les petites sœurs hot)  !?
Il y avait aussi une zone dédiée à la personnalisation ("customisation" pour faire un anglicisme) de ces épouses de fer. Vive les stickers, le bling-bling, les phares en forme de coeur, les amortisseurs rouge sang !

Voici le diapo !

jeudi 2 décembre 2010

選舉期好吵! - Tintamarre électoral


Ces dernières semaines, les rues de Tainan, Kaohsiung,  Taichung, Taipei et Xinbei  (New Taipei city) ont résonné des annonces des candidats aux élections municipales du samedi 27 novembre 2010. "Résonné", oui ! Tous les jours, de petites voitures armées de hauts-parleurs ont répété sans cesse les slogans de leur candidat. L'une d'entre elles suppliait 《拜託,拜託》 "S'il vous plaît, je vous en prie !" ("...votez pour moi ?!"), et, je dois l'avouer, me fatiguait légèrement les tympans.
C'est dire si les Taiwanais sont actifs lors de leurs campagnes électorales. Des voitures à hauts-parleurs donc, mais ce n'est pas tout. Ici, les affiches de propagande sont immenses ! 4 mètres sur 2, au bas mot. On les voit partout. Au fur et à mesure qu'on se rapproche de la date fatidique, les trottoirs qui bordent les parcs s'ornent de petits drapeaux à l'effigie du candidat. Et, bien évidemment, des meetings et autres défilés sont organisés la semaine précédent les élections. Des "supporters" montés sur le toit de camions agitent frénétiquement leurs fanions en criant les slogans ("Je vous en prie !!!!"), et d'autres distribuent des tracts aux feux rouges.

Politiquement parlant, les élections des Cinq grandes Villes du pays (五都選舉) sont très importantes, particulièrement celle de Taipei. Élire son maire, c'est presque élire son Président. Autrement dit, les élections municipales donnent la tendance des élections présidentielles, et les deux principaux partis  (le Kuomintang, parti nationaliste 國民黨 -bleu- et le Parti démocrate progressiste 民進黨 -vert) se font donc une guerre sans merci à cette occasion.

Photo de classe


Vendredi 26 novembre après-midi, c'était opération photo de classe pour les 4ème année du Département d'Ingéniérie Chimique de la Southern Taiwan University of Science. 
Comme je sais bien que les Taiwanais sont fans de photos, j'ai accompagné Yizhe à ce rituel inévitable de futur nouveau diplômé...
Rien à voir avec nos photos de classe de lycée, prises en deux trois mouvements debout ou assis sur les bancs de la cour. En France, c'est la simplicité et la rapidité qui comptent. Pas la qualité. On se met en place, on se tient droit, on sourit et hop, clic clac ! Voilà, point. A la fin, on choisit entre deux photos médiocres, celle où on ferme les yeux ou celle où nos camarades ont une mine affreuse.

Yi-Zhe et Meng-Han
Les Taiwanais sont beaucoup plus exigeants et inventifs. Pas de banc ni de rangées   strictes. Pas de fond tristounet genre "sous le préau" ou "devant l'olivier moribond de la cour de récré". Ici on s'assoit nonchalamment sur les marches, au soleil. Ici, on sourit bien sûr, mais on prends aussi des airs un peu plus originaux. Ici, on fait le tour du campus, on se monte dessus, on fait des photos en petits groupes allongés dans l'herbe, on met sa blouse de chimiste ou on enfile l'habit noir de "graduate" américain. L'ambiance est décontractée et le photographe est efficace. On peut être sûr qu'il n'y aura pas de photo ratée.




mardi 30 novembre 2010

虱目魚稀飯 - Congee aux fruits de mer

Le congee aux fruits de mer est un plat traditionnel facile à préparer et peu coûteux de la région Sud de Taiwan. A Tainan, beaucoup de restaurants bon marché proposent le Shi Mu Yu Xifan. Il s'agit d'un genre de "soupe" de riz, aromatisée au céleri et à la coriandre. Le Shi Mu Yu Xifan est préparé avec du poisson, le "poisson-lait" (chanos chanos), élevé en masse dans la périphérie de la ville. On trouve aussi des congees au porc.

 Congee au Poisson-lait - Shi Mu Yu Xifan -  虱目魚稀飯


Recette : 

Ingrédients : Riz
                   Eau

                   Coriandre
                   Céleri
                   Moules
                   Petites crevettes
                   Filets de Poisson (la chair du poisson doit être goûteuse, un peu grasse, ferme)
                   Sel, poivre

Faire cuire le riz dans une marmite (la quantité varie suivant le nombre de personnes, reportez-vous à la quantité que vous faites cuire habituellement) avec beaucoup d'eau salée (peut-être le double de ce qu'on ajoute habituellement).
Quand le riz est cuit, ajoutez la coriandre et le céleri que vous avez hachés finement au préalable.
Faites bouillir la préparation puis ajoutez les moules, les petites crevettes et le poisson coupé en tranches de 1cm sur 5cm. Poivrez à votre goût et vérifiez que la soupe est assez salée. 
Attendez quelques minutes que les fruits de mer soient cuits et servez dans de petits bols chinois.
Dégustez à la cuillère et accompagnez le congee d'algues fraîches, croustillantes et pimentées.

jeudi 18 novembre 2010

佛陀 - Méditation en manga

Aujourd'hui, j'ai terminé la série "Bouddha" de Osamu Tezuka. Très agréable à lire, elle traite d'un sujet spirituel avec une bonne dose d'humour.

Ce manga en quatorze volumes raconte la vie du prince Siddhartha, qui a la santé fragile et qui a peur de la mort.
Siddhartha observe le monde de l'Inde ancienne, où les vies des hommes sont condamnées par la mousson, la famine et surtout les injustices du système des castes. Un jour en rêve, il rencontre le sage Bulahumang (hum, l'écriture de ce nom est la transcription des caractères chinois; je ne trouve pas à qui il fait exactement référence). Il doit quitter son pays afin de devenir "l'homme le plus grand de ce monde". Il voyage longtemps dans les différents royaumes indiens, se fait amis et ennemis, maîtres puis disciples. Il endure la vie d'ascète et vit parmi les fakirs, ceux qui cherchent à atteindre l'illumination par la victoire sur la douleur (argh, ce passage est horriblement drôle !).
Peu à peu, il comprend que les êtres vivants sont tous liés entre eux, que l'existence de chacun est à la fois la raison et la conséquence de l'existence des autres êtres. Peu à peu, il comprend que la mort n'a rien d'effrayant et que ce n'est qu'une transformation, un autre voyage à accomplir pour la conscience. Enfin, en soignant le prince Adush, il comprend qu'en chaque être humain habite un dieu.
Là est la dernière "découverte" de Bouddha. Tout heureux, il en fait part à ses disciples et veut transmettre son savoir au monde entier. C'est lors de ce voyage que Bouddha quitte le monde des vivants, guidé par Bulahumang.


Tezuka Osamu  手塚治虫 (1928-1989) est considéré comme le "dieu du manga" au Japon. Sa créativité est étonnante, il a dessiné plus de 150 000 pages de manga (sachant qu'un manga fait à peu près 200 pages, faites le calcul), et couvert des centaines de thèmes différents : les contes des Milles et Une Nuits, Les Trois Adolf, Astro Boy, Le Roi Léo (qui a inspiré le film de Disney),...
L'oeuvre d'Osamu Tezuka a mis longtemps avant de gagner le public français. 
On peut trouver la traduction française de "La Vie de Bouddha" aux Editions Tonkam, coll. "Tsuki Poche", 8 volumes.

mardi 16 novembre 2010

寶來溫泉 - Les sources chaudes de Baolai

Ce week-end, nous avons fait une petite excursion dans les montagnes du district de Kaohsiung, sur la South Cross-island Highway (南部橫貫公路), qui relie Tainan à l'ouest à Taidong à l'est. Baolai est une étape bienvenue pour les voyageurs qui traversent l'île. Eh oui, car ici, on fait trempette dans les piscines d'eau chaude en profitant de la vue sur la rivière Laonong. 

Un hôtel visité par les herbes folles
Cependant, à cause du typhon Molakot (et quel typhon ! le plus gros de ces cinquante dernières années) qui a visité Taiwan l'été dernier, la route est encore en réparation et praticable jusqu'à un certain point seulement. Heureusement que nous avons pu faire le voyage en voiture ! A certains endroits, un seul véhicule peut circuler sur la voie fracassée et amputée de sa barrière de sécurité. Molakot a aussi laissé des souvenirs aux gérants de quelques hôtels, qui ont vu leurs murs défoncés par les coulées de boue. 


La rivière Laonong 荖濃溪

Après avoir tourné dans la vallée, nous nous sommes décidés à monter dans les hauteurs et nous y avons trouvé notre bonheur : détente dans un des petits cabanons de l'hôtel Zhulin, calme absolu au milieu de la forêt. Les prix ne sont pas bon marché, mais on apprécie vraiment l'environnement. A la fin de notre bain, le patron nous a offert des galettes au fromage et à la rougaille. Miam !


mardi 9 novembre 2010

Pivoines, nostalgie, banane et cacahuètes

Le week-end du 09-10 octobre, nous partons à Houbi, le village du grand-père de Yizhe.
Nous garons notre moto devant le centre culturel, tout près de la maison.

La maison de Grand-père Huang - 阿公家


Nous sommes censés y trouver des informations sur l'artisanat local, plus précisément sur les tissus qu'a évoqués sa mère.
Il s'agit en fait principalement d'un imprimé traditionnel des campagnes chinoises, des pivoines sur fond rouge, bleu ou mauve, qu'on produit dans les usines du coin. Rien de très artisanal apparemment, mais la piste est peut-être à creuser d'après l'article de Taiwan Aujourd'hui, "Des Pivoines et des Artistes", que vous pouvez lire en cliquant ici
Le hall du centre culturel présente aussi des sacs et autres accessoires cousus main par les dames du village. Autre point à noter, le centre organise des séances de teinture à l'indigo selon la technique du tie&dye, à réserver à l'avance.


Nous baladons ensuite dans les rues et repérons quelques petites boutiques qui proposent les tissus aux pivoines. Mais la journée se termine presque pour les gérants et ils rangent bientôt leur marchandise. Nous passons devant une maison où un homme joue de la pipa avant de déguster une glace à la banane (bof~je dirais plutôt à l'acétate d’isoamyle... ça avait vraiment le goût de l'arôme banane du labo du lycée) et aux cacahuètes (des vraies celles-là !). Petit moment de nostalgie pour Yizhe qui se rappelle les fins de journée avec les cousins à la campagne.



dimanche 7 novembre 2010

Qingjing, "Clair Lieu" la mal nommée

Chingching (清境 Qingjing) est un petit village dans les montagnes à l'est de Taichung, connu par les Taiwanais pour sa "ferme"aux moutons.


C'est drôle, il y a des maisons qui ressemblent à celles qu'on peut voir dans les Alpes, en Bavière ou ailleurs en Europe ;  on y achète des produits dérivés de la laine ou du lait de mouton (genre crème hydratante, lait corporel etc). Nous avons fait un tour à cette fameuse "ferme" pendant l'été 2009. J'ai été vite lassée par le parc d'attraction aux moutons, chèvres, moulins à vents de plastique et compagnie. Alors, nous avons marché dans l'intérieur du parc, là où il n'y a personne. C'était comme se balader à la montagne, regarder les fleurs sur le bord du chemin, écouter les oiseaux chanter. Une dizaine d'écureuils se sont montrés en spectacle et nous avons même repéré un phasme !


En fait, Chingching est un bon endroit pour se loger lorsqu'on veut balader au Mont Hehuan (合歡山).
Cet été, nous avons entrepris l'ascension du Petit Hehuan. Il faisait gris, le sentier était caché dans les broussailles -qui piquent, la pente était ardue et le sentier est à 3000m d'altitude... De quoi être vite essoufflé. Mais cela vaut le coup pour admirer la chaîne de montagnes qui disparaît peu à peu dans les nuages.
Nuages ? Eh oui, vous vous demandiez certainement pourquoi j'ai intitulé cet article " Clair Lieu, la mal nommée". C'est qu'à partir de 16-17h, le brouillard gagne l'endroit et l'air se rafraîchit nettement. Nous n'avons pas eu le temps d'atteindre le sommet que déjà les nuages pointaient le bout de leur nez, nous avons du redescendre. Quand nous avons gagné la voiture, il s'est mis à pleuvoir. La conduite sur la route étroite et sinueuse n'a pas été une partie de plaisir, parfois on ne voyait pas à deux mètres ! La pluie battait fort et le brouillard cachait la route. Nous avons été trompés par un petit bus qui n'avait qu'un phare et pensé que c'était un scooter. Petite frousse ! La première fois que nous étions allés à Chingching, nous étions en moto. Il faisait froid !


La route qui passe à Chingching mène au point le plus élevé qu'on peut atteindre en voiture à Taiwan : Wuling (武嶺), 3275m. Nous sommes ici à l'entrée sud-ouest du Parc National de Taroko, et en suivant la route, on peut arriver dans les Gorges.


jeudi 4 novembre 2010

喵 ! - Voiture de minette

Hey, c'est le cas de le dire...




Nous étions en voiture à Tainan lorsque nous avons croisé ce bizarre véhicule rouge avec des oreilles au derrière. Il s'agissait en fait d'une voiture customisée Hello Kitty, je n'ai pas pu m'empêcher d'inaugurer la fonction appareil-photo de mon téléphone portable... So kitsch !

lundi 1 novembre 2010

Tainan

Impossible de continuer ce blog sans avoir présenté brièvement la ville où j'ai atterri.Tainan (台南).
Littéralement "au Sud de Taiwan" (台 pour "Taiwan" et 南 "sud"), cette ville est l'ancienne capitale de Taiwan. Elle est aujourd'hui célèbre pour ses nombreux temples et pour ses délicieux "xiaochi".

Le Récit des Contrées Sauvages Orientales  [Je me risque à la traduction du titre suivant : 《東番記》 Dong Fan Ji] (XVII° siècle) raconte qu'en des temps anciens, le port actuel de Anping était appelé "Dayuan" (大員), nom duquel "Taiwan" (台灣) a dérivé. Les Chinois colonisèrent cette région peuplée par les aborigènes à partir de 1590 seulement. Peu après, les Hollandais arrivèrent et firent main basse sur la ville, qu'ils utilisèrent en tant que base pour leur commerce avec le Japon et la Chine. Les Hollandais restèrent jusqu'en 1662, chassés par le pirate partisan des Ming Koxinga (alias Zheng Chenggong 鄭成功), qui choisit Tainan comme siège de gouvernement. En 1683, les Qing reprirent le contrôle de Taiwan et établirent la capitale de la province à Tainan. En 1885, ce statut revint à Taipei.

Fort Proventia , Chih Kan Lou  赤崁樓
Tainan compte donc de nombreux monuments historiques qui attestent de la présence hollandaise à Taiwan, tels que Fort Proventia (Tour Chikkan, Chikan Lou 赤崁樓), Fort Zeelandia (Fort de Anping, Anping Gubao 安平古堡) et Le Château d'Or Eternel (Yizai Jin Cheng,億載金城 )